La boucle est bouclée

mercredi 13 juin 2012

Grey Nomads

Chère famille, chers amis, mes chers compatriotes,

Demain je m'en vais pour trois jours en tour à Kakadu et Litchfield. À mon retour, je prends la route. 
En effet, voulant voyager à petit prix sur la côte Ouest (plus chère que la côte Est), je suis allée voir du côté de Gumtree si quelqu'un ne voulait pas d'une compagne d'infortune de voyage. C'est comme ça que j'ai rencontré Jeff, 60 ans, et son chien Golden-retriever (je sais plus son nom). Jeff est ce qu'on appelle un Grey Nomad. Ce sont des australiens qui, une fois retraités, partent à la découverte de leur pays en caravane, camping-car ou que sais-je encore.
Jeff a un 4x4 avec une caravane toute équipée et aussi un avion. J'ai pas encore compris quel genre d'avion. Petit, 2 places, avec un parachute arrière, ça m'a l'air strange mais je suis pas obligée de voler (Dieu merci !)
Voilà, si tout se passe bien, dans environ 2 mois je suis à Perth. Je n'aurai sans doute pas le temps (ou de connexion Internet) pour mettre à jour ce blog, j'en suis navrée.

À la prochaine mes Tim-Tam double coat !

Charles ("et j'attends !") double blague.

Darwin donc.
Capitale du Northern Territory, 74 000 habitants, la ville qui a pas de bol j'ai l'impression. Bombardée par les japonais pendant la seconde guerre mondiale, elle fut presque entièrement rasée par le cyclone Tracy le jour de Noël 1974. Sympa.

oh la belle église
À Darwin, on va à Bali parce que c'est pas cher et que c'est pas loin, on va aux parcs de Kakadu ou de Litchfield, et on va pêcher le barramundi ou autres poissons étranges. On peut aussi aller au musée qui est gratuit et pas mal du tout, notamment les bateaux (c'est cloolsse des bateaux dans un musée). Mais surtout, on va admirer le coucher du soleil à Mindil Beach, ça c'est classe.

coucher de soleil à Mindil Beach
On peut aussi aller voir des crocodiles au Crocosaurus Cove, et même se baigner avec eux dans "la cage de la mort". Non, je n'ai pas fait ça.
Sinon, y'a rien de plus à faire à Darwin. On retrouve des gens chouettes, rencontrés à Sydney, ça c'est sympa.

barramundi burger, yummi !
J'ai joué à la libraire dans une librairie d'occasion qui vend de l'art aborigène avec un vieux qui joue de l'harmonica devant. Au rayon livres français, d'ailleurs un des rares rayons français où je n'ai pas vu que de la daube, il y avait un gentil vieux monsieur français qui étudiait de près les bouquins. On a causé et il m'a demandé conseil. Un Paasilinna traînait par là, il ne connaissait pas, il est parti avec.

magnifique pile mais bon à 12$ le bouquin...
Dans cette "librairie" j'ai aussi vu la plus belle pile d'Upfield d'Australie. Parce qu'en général, dans toutes les librairies dans lesquelles je suis allée il n'y avait pas d'Upfield ou alors un seul. Bref, c'était chouette.

Katherine

Oh la la, le suspense de dingue que je vous ai mis ! Mais pourquoi donc que je me suis arrêtée à Katherine ? Pour voir un combat clandestin kangourou vs abruti à mains nues ?


Je vous rassure, c'était un peu plus censé.

Par le plus grand des hasards et par la volonté capricieuse des ondes Telstra dans l'Outback, je reçois un appel de Mathilde lorsque je suis à Tennant Creek. Elle est à Katherine avec ses parents. Ah ben ça alors, moi je m'y arrête de 6h à 7h. Ils me proposent de passer la journée avec eux pour aller visiter les Katherine Gorges. Après longue réflexion, non pas 7 ans mais une nuit, je dis Banco. Je peux passer la journée à Katherine, il y a un bus qui part de Katherine à 17h45 et qui arrive à Darwin à 21h30, au point où j'en suis.

Katherine est une ville importante du Northern Territory : environ 6 000 habitants...

chemin balisé
Il est tôt, je patiente dans le roadhouse avec quelques autres égarés du bus Ghan. Soudain, quelqu'un s'assoit à côté de moi, tiens salut Mathilde ! Je rencontre Christian, Hélène et Marie-Armelle et j'embarque à bord du camion/camping-car/van/caravane, rayez les mentions inutiles, je sais pas ce que c'est. C'est pas mal, j'aime bien. On roule jusqu'à Nitmiluk National Park et c'est parti pour la marche ! C'est le matin, il fait encore bon, nettement plus chaud qu'à Alice Springs, c'est agréable. Nous allons jusqu'à la Butterfly Gorge, on croise un papillon, putain de chemin plein de cailloux, je manque de m'étaler. Beaucoup de palmiers aussi, c'est joli. Enfin, nous arrivons à de la flotte, le chemin ne va pas plus loin, on escalade un peu les rochers pour se trouver un coin peinard à l'ombre. Dans l'eau, des tortues, la classe. Certains veulent se baquer, la plus grande interrogation étant : Y-a-t-il des crocos ? Partant du principe que pas de panneaux pas de crocos, il ne devrait pas y avoir de crocodiles. Mais bon, en fait, on sait jamais... Après tergiversations, des courageux se jettent à l'eau. Seules deux restent sur le bord : Mathilde et Charlotte, ah ben bravo ! Il paraît qu'elle était bien bonne l'eau.

tortue !
On rebrousse chemin, oh, 3 papillons ! Il fait chaud, ça faisait longtemps, je suis plus habituée. On stoppe à un embranchement. Soit on repart sur une autre balade, soit on rentre. Le groupe se sépare. Je suis Hélène et Mathilde en balade, Marie-Armelle et Christian retournent au parking. Ce sentier est plus facile, plus rapide, et le point de vue à la fin est tip-top, ça valait le coup !

beau lookout
J'ai quand même mal aux jambes en revenant à la voiture, on s'est enquillé 17km, je suis claquée. Limonade fraîche et Tim-Tam pour me remonter, le rêve. Par contre, j'esquive la séance d'étirements.
C'est déjà la fin de la journée, me voilà de retour au roadhouse. Au revoir, merci bien, c'était cloolsse !

Mon bus a eu 1h de retard... j'ai un problème avec les transports en commun, c'est pas possible autrement.

PS : en fait, vous savez pas quoi, ben ouais, c'est trop fort non ! Non mais je peux pas le dire en fait.

mardi 12 juin 2012

The Ghan

Comme vous le savez déjà, j'aime les trains. Pour ceux qui ne le savaient pas encore, j'aime les trains. Je suis un peu Sheldonesque sur les bords parfois... J'en ai entendu certains dire "parfois ?" avec une once d'ironie dans la voix, c'est inacceptable.

En Australie, il y a 3-4 grands trains qui traversent le pays, avec quelques wagons de luxe évidemment. Notamment le Ghan, qui relie Adelaïde à Darwin (et vice-versa).
Moi, j'ai pris la moitié Nord, Alice-Springs-Darwin. Départ le jeudi 7 juin à 18h, arrivée à 18h30 le vendredi 8 juin à Darwin, avec un arrêt de 4h à Katherine. Le truc trop ouf de la balle quoi.
J'arrive à la gare en avance pour enregistrer mes bagages et visiter tranquille l'extérieur du train : en gros, marcher le long de l'unique quai.
Bagages enregistrés, employés plus que sympas (SNCF, si tu m'entends) et j'admire la gare d'Alice Springs, sa statue de chameau (ou dromadaire), ses deux panneaux, son unique quai, et voilà.

Gare d'Alice Springs
The Ghan est là, long train gris, une vingtaine de wagons, je vais jusqu'à l'avant voir la loco, mais c'est impossible. Il y a les wagons voitures et ils sont en train de manoeuvrer pour faire monter les bagnoles. Oui, sur le Ghan, tu peux emmener ta voiture avec toi en voyage, la classe.
Les premiers wagons sont Platinum, classe très supérieure, puis viennent les Gold (d'ailleurs pourquoi Gold est après Platinum ?), puis en fin de train, juste avant les wagons bagages, la classe Red, la classe des backpackers et des pauvres.


Je suis dans le wagon R, certainement la voiture la plus cool de tout le train (non, j'ai pas vérifié dans les autres). J'ai, pour la première fois de ma vie, la place la plus exceptionnelle du train : premier siège, côté fenêtre et plus de 2 mètres d'espace devant moi, de quoi étaler mes jambes en toute tranquillité, bonheur ! Pour couronner le tout, il y a même une espèce de repose-pied à notre disposition, trop cloolsse. De toute façon, même sans ce super siège, les autres sont aussi très confortables avec beaucoup d'espace (une fois de plus, SNCF pour tes trains sièges inclinables, va te rhabiller !). Nos hôtesses trop cools arrivent, infos sécurité, infos "ne fumez pas sinon on vous jette du train et si le chauffeur est de bonne humeur il arrêtera peut-être le train avant de vous jeter", infos pratiques : nous avons des toilettes propres avec douche, serviettes de toilette à disposition, fontaine à eau pour remplir les bouteilles, la totale quoi !
18h, on va partir !
18h30, on est toujours là !
18h45, annonce générale : déraillement d'un train de marchandises vers Tennant Creek, comme il fait nuit et que c'est assez reculé comme endroit, personne ne peut connaître l'ampleur des dégâts avant demain matin. En attendant, on peut dormir dans le train ou aller en ville... Je reste dans le train, il fait bon, c'est confortable, je dors assez bien (alors que j'ai regardé "Cloverfield" pour le dîner).


Debout avant le lever du soleil, j'attends les infos. Qui ne tardent pas à venir, dans un style très SNCF, mais en plus sympathique : "Juste pour vous informer qu'on n'a pas plus d'informations pour l'instant. Par contre, petit-déjeuner gratuit au Matilda Café !" Oh yeah ! En plus, c'est la voiture juste à côté, youpi ! J'en profite pour charger mon laptop avant que ce ne soit la guerre des prises de courant (juste 3 prises disponibles). Big aussie breakfast : oeufs brouillés, bacon, saucisse, hash brown, tomate, toasts, beurre, confiture, chocolat chaud, chouette. Je passe la matinée au café, à discuter avec les passagers du wagon R, à jouer aux cartes et à glander en fait. Une fois mon laptop chargé, je fais un tour dehors, il fait très beau mais très froid. Je m'incruste dans les classes Platinum : bois, porte qui s'ouvre avec une carte comme à l'hôtel, grande cabine confortable, que des vieux, lounge très classe, je me fais finalement refouler par l'hôtesse avec un grand sourire. J'ai réussi à piquer un sous-verre Ghan avant de partir, je suis fière. Les classes Gold sont pas mal non plus, mais bon pas aussi bien que le Platinum, forcément.

le wagon voitures
À 11h, on nous fait comprendre qu'on ne voyagera pas en train, les dégâts doivent être assez importants. Plusieurs choix s'offrent à nous : se faire rembourser et voyager par nos propres moyens ; rester à Alice Springs jusqu'à lundi et prendre le Ghan suivant ; ou prendre les bus qu'ils vont affréter spécialement pour nous. Je choisis le bus, ayant déjà réservé mon auberge à Darwin (j'ai juste eu à repousser la date de mon arrivée).
Déjeuner gratuit aussi, wrap frais, pas mal du tout, j'aime ce train. Je me paye un Sprite et tente un Tim-Tam Slam au Sprite, c'est bizarre mais pas dégueu. 13h, ça y est, on sait tout, nos bus vont arriver et et nous partirons à 15h. Il y a 18h de route jusqu'à Darwin, en comptant les arrêts obligatoires, ça fait 21h, nous devrions être à Darwin vers midi le samedi 9. Même pas 24h de retard, bravo le Ghan !
J'ai été halluciné de la patience et du calme de tous les passagers, pas un seul pour s'énerver ou gueuler contre les hôtesses. En même temps, il n'y avait que deux français. Dans une situation pareille en France, il y a une émeute dans le train. Les employées nous remercient d'ailleurs de notre cool attitude.
Il va sans dire que les passagers Platinum et Gold ont été pris en charge en premier et qu'ils ont continué leur voyage en avion et non en bus.

ma place
Les bagages sont déchargés, je dis au revoir au Ghan. En attendant le bus, on nous distribue une lettre d'excuse et un bon de réduction de 25% sur le prochain trajet avec un "grand" train. Ça tombe bien, je compte prendre l'Indian Pacific ! En montant dans le bus, distribution de bouteilles d'eau, merci beaucoup à la Southern Great Rail ! J'ai adoré mon voyage en Ghan ! SNCF, t'es vraiment trop naz, tu t'es pris un 8-0 dans les dents.

en attendant le bus
Le bus pour le coup était très inconfortable, mais bonne ambiance car la voiture R était là ! C'était une espèce de bus scolaire, ventilation bruyante et un peu défaillante, et le chauffeur avait l'air d'être un retraité rappelé spécialement pour l'occasion. Mais bon, on a roulé. Le chauffeur nous fait des speechs assez intéressants avant et après chaque arrêt un peu dans le genre "Tennant Creek, grande ville, je me souviens j'y allais pendant mes vacances quand j'avais 10 ans, j'allais pêcher avec mon grand-père non loin d'ici, je me souviens encore du barramundi de 3 mètres que j'avais sorti de l'eau à la force de mes bras et de l'étincelle de fierté dans les yeux de ma grand-mère qui nous l'a cuisiné pour le dîner. Et une fois, j'ai dû dormir dans la chambre du bas parce que j'avais prêté mon pull. Katherine, ça fait bien 10 ans que je suis pas monté jusque là, à l'époque les kangourous sauvages traversaient la rue en nous saluant d'un coup de patte, on organisait des combats clandestins à mains nues hommes vs kangourous, j'ai trouvé ma première pépite d'or dans la gueule d'un crocodile abattu d'une balle entre les deux yeux..." mais bon, en fait, j'entendais rien (à cause de la ventilation bruyante) alors j'ai probablement tout inventé.
Bref, c'était folklorique un peu tout ça.

notre bus
Et finalement, je me suis arrêtée à Katherine.

Uluru Stories

Bienvenue sur la terre de Aborigènes.
Ceci est le domaine des Anangu, propriétaires traditionnels d'Uluru, le peuple Pitjantjatjara et Yankunytjatjara.
Anangu vous souhaitent la bienvenue.

C'est ce qu'il y a écrit sur le prospectus français sur Uluru.

interdit de prendre des photos
En 1985, le Parc National Uluru-Kata Tjuta a été rétrocédé aux Anangu à la condition qu'ils accordent un bail d'exploitation de 99 ans à la National Parks and Wildlife Agency et qu'ils gèrent le parc en collaboration avec eux. Ce qu'ils font. Le "bureau de management" est composé de 12 membres ; 4 hommes et 4 femmes Anangu et 4 non-Anangu.
Le droit Tjukurpa est le fondement de la vie et de la société Anangu. Tjukurpa est la relation entre les personnes, les plantes, les animaux et les caractéristiques physiques de la terre. C'est le fondement de toutes le connaissance Anangu.


L'ascension d'Uluru n'est pas interdite mais les Anangu demandent par respect pour ce lieu qu'ils considèrent sacré de ne pas escalader. Pour trois raisons
  • pour des raisons donc culturelles par respect de leur loi
  • pour des raisons de sécurité : 35 personnes sont mortes depuis les années 1950, il faut être en bonne condition physique et éviter de glisser si possible
  • pour des raisons environnementales : le chemin emprunté commence à éroder sérieusement le rocher et en plus certains abrutis pourrissent les points d'eau en se servant du sommet comme de chiottes.

Donc, franchement faut être une sacrée tanche pour grimper en sachant tout ça. Bien évidemment, quelle est la nationalité la plus représentée ? Les australiens, bien sûr ! Parce que bon, c'est leur pays, c'est leur rocher Ayers Rock, faut pas les faire chier avec des conneries pareilles.


Lorsqu'il y aura moins de 20% des visiteurs qui escaladeront le rocher, la montée pourra être interdite. En attendant, il y a plus de 30-35% qui grimpent.

Matt n'a pas pu nous raconter grand chose sur Kata Tjuta du point de vue aborigène, ces connaissances restent secrètes et ne sont pas partagées avec les non-initiés. Tant pis.
Par contre, il a pu nous en apprendre beaucoup sur les histoires du Creation time (nous on dit Dreamtime mais ils aiment pas) d'Uluru. La moindre anfractuosité sur Uluru raconte une histoire.

wave cave
Par exemple, l'histoire de Lungkata, l'homme lézard (en ce temps-là, les hommes pouvaient changer de forme facilement).


Un matin, Lungkata chassait peinard autour d'Uluru quand il aperçut un émeu (Kalaya) pas mal épuisé avec une lance dans le corps. Lungkata, homme gras, y vit une opportunité d'un repas facile. Il attaqua l'émeu et l'acheva. Ensuite il le traîna jusqu'à son camp, alluma un feu et commença à découper le bestiau. Pendant ce temps-là, deux chasseurs, les Pan-Pan-Palala Brothers (à ne pas confondre avec les Blues Brothers) s'approchèrent d'Uluru en suivant les traces de leur émeu. Ils virent le feu de Lungkata et lui demandèrent "Hé mon gars, t'aurais pas vu un émeu blessé passer dans le coin ? On a réussi à le blesser avec une lance et il est venu par ici". Lungkata cacha les morceaux de viande derrière son dos et leur répondit " Non, pas d'émeu ici, peut-être de l'autre côté là-bas plus loin." Les Pan-Pan-Palala Brothers allèrent par là-bas plus loin et Lungkata sut qu'il était mal barré grave. Il rassembla la viande et la porta le long d'Uluru. Comme il se dépêchait, il laissa tomber quelques morceaux en chemin. La grotte de Lungkata était haute dans la falaise, il y grimpa et y cacha la viande.
Au même moment, les Pan-Pan-Palala Brothers trouvèrent l'endroit où Lungkata avait tué l'émeu. Ils étudièrent les traces au sol et comprirent ce qu'il s'était passé. Ils avaient découvert le pot-au-rose ! Ça leur a pas plu du tout que Lungkata leur ait menti. Ils repartirent voir Lungkata à son feu mais il n'était déjà plus là. Ils suivirent ses traces tout autour d'Uluru, trouvèrent les morceaux de viande d'émeu qu'il avait laissé tomber et découvrirent la grotte dans laquelle il se cachait. Ils lui dirent "Lungkata, on sait que t'es là, t'as joué au Petit Poucet avec ton dîner !" Lungkata resta muet. Les Pan-Pan-Palala Brothers continuèrent "Lungkata, on veut notre émeu. Jette-le nous." Mais Lungkata ne dit rien et resta caché dans sa grotte.
Les Pan-Pan-Palala Brothers se mirent en colère sévèrement et allumèrent un feu en dessous de la falaise. Il commençait à faire chaud et la fumée entrait dans la grotte. Lungkata sortit, à moitié asphyxié, glissa et tomba de la falaise. Les rochers étaient très chaud à cause du feu, et au fur et à mesure de la chute de l'homme-lézard Lungkata, sa peau restait collée aux rochers brûlants. Il continuait sa chute et diminuait de plus en plus jusqu'à devenir une pierre en atteignant le sol.
Aujourd'hui encore, on peut voir la pierre Lungkata, sa peau le long d'Uluru et les morceaux d'émeu qu'il a laissé tomber.

la peau de Lungkata et la pierre
Ça c'est du conte de fée comme on les aime ! Il y en a plein d'autres comme ça, c'est trop cloolsse !

Matt nous a aussi expliqué rapidement la peinture aborigène qui servait en fait de carte à la base.

The Rock Tour

5h50, je suis devant l'auberge, j'attends. Je ne suis pas la seule, on cause, Julie, toulousaine, part sur le Rock Tour également. 6h05, un mini-bus s'arrête, un gars descend coche nos noms sur la liste, on monte à bord, et c'est parti !
le bus
Dans le bus, nous sommes 22, pendant la matinée de route on fait connaissance.
Camel-Matt, anglais notre guide/chauffeur/cuistot ; Fitzy, australien, apprenti-guide ; Anders et Anne-Sofie danois ; Moritz et Romy suisses ; Pauline française et Daniel israélien ; Jimmy, Charles, Bryan, Jenny et Camilla coréens ; Sarah et Kelsey canadiennes ; Rachel et Sarah américaines ; Diane et Laura hollandaises ; et Sheehan écossaise. 11 nationalités différentes pour 22 personnes, c'est pas mal. Et, chose d'une rareté incroyable en Australie : il n'y a pas d'allemand, même Matt est stupéfait.
La route est droite, pas grand chose autour, de rares arbres pelés, des buissons, c'est plus ou moins vert, sol rouge, c'est le désert.

Kings Canyon
Vers midi, nous voilà à Kings Canyon. On sort enfin du mini-bus, il fait très beau, mais je suis toujours en polaire. Le début de la randonnée c'est la montée du Canyon surnommée la colline de l'attaque cardiaque, ça promet, j'en enlève ma polaire... ça attaque sévère, mais bon ça va quand même. On est suivi par un vieux qui est bientôt vêtu uniquement de son short et de crème solaire (merci à Julie pour cette magnifique image), c'est très classe. Matt nous explique la formation du canyon, très franchement j'ai tout suivi mais je suis une quiche en géologie alors en plus des explications en anglais, bonjour... J'ai juste retenu que le Grand Canyon aux Etats-Unis devrait en fait s'appeler les Grandes Gorges (parce que c'est pas un canyon, ce sont des gorges), mais ça fait moins classe. Une fois en haut, c'est hachtement plus facile, c'est tout plat ! On se croirait un peu ailleurs, c'est tout rouge de tous les côtés, c'est chouette !


Les points de vues sont époustouflants mais bien trop vertigineux pour moi, c'est "oh putain con, si on tombe ça doit faire mal !". Matt est un bon guide, il nous explique des trucs sur les plantes : "la sève de celle-ci permet de cicatriser les plaies, mais si on en met dans les yeux, ça aveugle pendant 3 jours. C'était une punition aborigène pour les fautes graves, ils aveuglaient le coupable mais s'occupaient de lui en attendant. Si c'était vraiment très grave, ils l'abandonnaient dans le désert, aveugle. S'il arrivait à revenir, tant mieux, sinon tant pis." Sweet.

c'est haut
Après cette formidable randonnée de 3h, nous reprenons la route direction le campement. Mais tout d'abord, arrêtons-nous sur le bord de la route ramasser du bois. Les arbres sont presque tous noirs, brûlés naturellement, assez faciles à casser. Matt est un vrai bourin il se suspend a une branche et la secoue de toutes ses forces, la branche finit par céder et il se rattrape comme il peut en tombant.
Il fait nuit depuis longtemps lorsque nous arrivons au "campement". Il n'y a personne d'autre que nous à des kilomètres à la ronde. Il fait un froid de canard, pas un nuage, des étoiles par milliers et malheureusement la lune est pleine. Matt allume le feu, et commence à préparer à manger. Il creuse des trous autour du feu, met quelques braises au fond, place les marmites dessus et rajoute des braises autour et sur les marmites. Résultat : pain, riz, légumes et chili con carne, c'est bien bon. Nous dînons dans des assiettes en fer blanc assis sur nos swags autour du feu, il fait sacrément froid. Une fois le dîner avalé, la vaisselle lavé et le bordel rangé, Matt nous apprends à nous servir de nos swags et sacs de couchage et il se barre tout seul plus loin en nous souhaitant une bonne nuit. Pour ne pas avoir froid nous dormons en futal, plusieurs couches de T-Shirts, polaire dans un sac de couchage dans un swag. Et il fait quand même un peu frais. C'est beau les étoiles... La lune est bizarre, y'a comme un bout de nuage qui reste devant depuis quelques temps, alors qu'il n'y a pas de nuages...

Y-a-t-il un joey dans la poche kangourou ?
J'ai pas très bien dormi, Matt nous réveille à 5h30. C'est très dur de sortir du sac de couchage, il fait glacial dehors. Ce matin, nous allons à Kata Tjuta (ou monts Olga), "découvert" en 1872 par Ernest Giles, qui baptisa ces rochers en l'honneur de la reine Olga de Württemberg. Mais d'abord, on ramasse du bois pour ce soir. On assiste au lever du soleil, je prends des photos, je ne suis pas d'une très grande aide pour ramasser du bois... Il y a un kangourou mort sur le bord de la route, Matt se dirige vers la bête, la tâte "il est encore chaud", la retourne et fouille dans la poche à la recherche d'un éventuel joey à sauver. Mais point de joey.

Kata-Tjuta
Nous voilà à Kata Tjuta, il est tôt, il fait beau, il n'y a personne. Matt nous donne un cours de géologie sur comment Kata Tjuta (qui signifie "plusieurs têtes"parce qu'il y a plusieurs rochers) et Uluru ont été formés :


Avant, il y a plusieurs millions d'années, l'Australie était traversée de part en part par une rivière et il y avait un grande mer intérieure. Puis, il n'y a plus eu de mer intérieure mais une énorme chaîne de montagne (à cause d'un mouvement de terre, probablement collision), tellement grande qu'à côté l'Everest lui arrive pas à la cheville du pied. Comme il n'y avait rien, pas même de végétation, ça c'est érodé bien facilement, les gros rochers sont d'abord tombés puis le sable. Après, il y a encore eu une mer intérieure qui a compacté d'un côté les gros morceaux de l'autre le sable. La mer a encore disparu, il y a eu un autre mouvement de terre qui a retourné tout ce bordel à 90° pour le sable et un peu moins violemment pour les gros cailloux. Uluru est donc un gâteau au chocolat compact et Kata Tjuta un cake aux fruits. Pour des explications plus scientifiques, Wikipédia est votre ami.

Ce matin, nous marchons donc à travers un fruit cake bien joli (alors que je n'aime pas le fruit cake, c'est franchement dégueu). La balade s'appelle Valley of the winds et effectivement, ça souffle parfois... C'est magnifique, on contourne les rochers rouges impressionnants (plus haut point à 546 m), beaucoup de buissons, quelques fleurs, des oiseaux. Puis, on passe à travers les rochers et ça grimpe. On aperçoit un kangourou qui se fond dans le décor façon camouflage, il en devient très difficile à repérer. Enfin, le sommet, entre deux roches, une vue épatante, ça valait le coup, c'est à couper le souffle aux sens propre et figuré. Matt et Fitzy nous attendaient là-haut, bande de feignasses ! On passe un petit moment là haut à se reposer, à admirer la vue, à discuter avant de continuer gentiment notre route vers le bus.

Kata-Tjuta à travers les vitres du bus
Après le pique-nique, nous allons visiter le centre culturel du parc Uluru-Kata Tjuta, enfin nous apercevons le gros caillou, c'est beau. Nous avons 1h pour visiter le centre, il est interdit de prendre des photos, il me faut donc lire tous les panneaux. Un peu pressée par le temps, je n'arrive pas à tout intégrer mais c'est fascinant. Il est interdit de prendre quoique ce soit dans le parc, cailloux, sable... Certains l'ont fait et ensuite, accablés de malheurs de toutes sortes une fois rentrés chez eux, ils ont renvoyé le tout au centre culturel avec une lettre d'excuse en expliquant ce qui leur est arrivé depuis et en demandant à ce que l'on replace les objets au bon endroit pour briser la malédiction. On peut lire ces lettres, c'est trop drôle ! On peut aussi signer le livre "I did not climb Uluru", je l'ai signé. Nous partons ensuite faire la Mala Walk, courte marche à Uluru pendant laquelle Matt nous explique beaucoup de choses sur la culture aborigène, les peintures, les histoires, c'est trop top.

Uluru
Puis, il est temps d'aller au sunset lookout, il faut y être en avance afin de réserver une table avant l'arrivée des autres bus. Uluru c'est un peu la guerre aussi parfois. On a notre table, on attend, Matt et Fitzy préparent le dîner et nous contemplons les changements de couleurs d'Uluru avec le déclin du soleil, ça envoie du pâté (mon Dieu, du pâté !). C'est magique et magnifique, c'est magignifique. Je dirai même plus, c'est cloolssement magignifique. Par contre, les nouilles sont un peu trop épicées à mon goût.

Sunset
Une fois la nuit bien tombée, nous allons à notre campement du soir en mode bus disco. Sur place, malheur, impossible de mettre la main sur notre bois. Nous accusons direct le seul groupe présent mais en fait, notre bois était caché plus loin, tout cela reste bien mystérieux... Nous ne sommes donc pas les seuls, il y a du monde, des toilettes et des douches, miracle ! Il fait toujours aussi froid mais je dors bien mieux que la veille, sans doute parce que je suis bien claquée aussi.

Dernier matin, réveil avant 6h, on remballe sac de couchage et swags, on se dépêche et nous sommes au sunset lookout pour le sunrise (comme ça y'a personne). Petit-dèj en regardant le soleil se lever sur Uluru c'est pas mal non plus dans le genre. Mais qu'est-ce qu'on se gèle !

Sunrise
Vient l'heure de la dernière balade, la base walk, tout autour d'Uluru, plus grand monolithe du monde, 9,4km de circonférence, 3,6km de long, 348 m de haut, mais en fait c'est un peu comme un iceberg, sous terre, il y a encore du Uluru. "Découvert" en 1873 par William Gosse qui nomme le site Ayers Rock en l'honneur de Henry Ayer, premier ministre d'Australie Méridionale.

Uluru
Nous avons deux heures devant nous, seuls pour faire le tour du rocher. C'est calme. À certains endroits, notifiés par des panneaux fléchés, il est interdit de prendre des photos ou de filmer. On croise bien peu de gens, c'est bizarre, il est peut-être trop tôt. Je sais pas pourquoi dans ma tête Uluru c'était tout lisse. Ben en fait pas du tout, des trous, des crevasses, des aspérités, rien de régulier, ça n'a vraiment rien de lisse.

En revenant au bus, un type nous prête ses lunettes spéciale éclipse et nous pouvons regarder Vénus devant le Soleil, c'est exceptionnel ! La prochaine fois c'est en 2117.
Voilà, c'est maintenant bel et bien fini, on reprend la route direction Alice Springs. On dit au revoir à Uluru, Kata Tjuta et aux Anangu. Quelle tristesse.

lever de soleil sur la route
Pour passer le temps dans le bus, nous jouons à "dessiner c'est gagné" sur le pare-brise, à la place du mort. Matt gagne souvent, il dessine en conduisant, c'est comme ça que nous avons frôlé la mort, il a réussi à éviter un camping-car à la dernière minute, il a arrêté de jouer après ça.
La ferme des chameaux ! Trop bizarre ces bêtes-là. En fait c'était des dromadaires, mais ils appelaient ça quand même des chameaux, allez comprendre quelque chose à tout ça...

Burt le gentil dromadaire
On peut faire un tour à dos de chameau si le cœur nous en dit. Au vu de mes récentes expériences fâcheuses avec les animaux, j'hésite sévèrement et finalement je me lance. C'était vraiment très drôle, c'est haut ces bestioles là ! Je ne suis pas tombée, je ne me suis pas fait mordre, ni craché dessus, bien joué ! Matt nous présente un petit chameau prénommé Little Matt en son honneur, il en est très fier.

c'est cloolsse un dromadaire quand même
Après ce moment dromadaire, nous rentrons sur Alice Springs. Ce fut un sacré Rock Tour, c'est moi qui vous le dis.

lundi 11 juin 2012

Alice Springs

Northern Territory (Territoire du Nord pour les non-anglophones), le coeur de mon voyage, plus ou moins le milieu de l'Australie, Uluru le gros caillou rouge. J'arrive à Alice Springs au petit matin, il fait froid et je suis claquée après 3 nuits assez courtes. Après rapide installation à l'auberge et enfin une douche, je visite vite fait la ville.

Roland Garros
Alice Springs, deuxième plus grande ville du Territoire du Nord, un peu plus de 21 000 habitants. Terre rouge, rivière asséchée, ciel bleu. Beaucoup d'aborigènes et pas mal de paranoïa, mais moins qu'à Mount Isa. Il est quand même très recommandé de ne pas sortir à la nuit tombée, surtout si on habite de l'autre côté de la rivière. Mon auberge est de l'autre côté de la rivière mais de toute façon, je suis trop fatiguée pour sortir où que ce soit.

la rivière
Bref, c'est pas bien grand Alice Springs, quelques supermarchés, pas mal de galeries d'art aborigènes, deux librairies (alléluia !) dont une spéciale livres australiens (même pas ils ont "le koala tueur", bouh !), des fasts-foods, des pubs, quelques auberges de jeunesse et agences de circuits organisés pour Uluru. Il y a aussi quelques "musées" : musées sur les camions et autres road-trains, musée sur les Flying doctors ou la school of the air. Dans l'Outback, endroits très reculés et éloignés des villes, il n'y a pas d'école ni d'hosto. Donc, si jamais il y a un grave pépin, les docteurs se déplacent en avion, ce sont les Flying Doctors. Jusqu'à il y a peu, les enfants vivants dans ces régions-là suivaient un enseignement à distance par radio (School of the air). Maintenant, Internet prend le relais petit à petit.


Le truc à ne pas manquer, c'est le coucher de soleil du point le plus haut d'Alice Springs : ANZAC Hill. Ben c'est vrai que c'était bien beau, en plus, il y avait plein de nuages !

coucher de soleil depuis l'ANZAC Hill
Le lendemain, après une super nuit dans un vrai lit avec une couette géniale, j'ai un peu marché le long de la rivière inexistante.

kangourou
J'ai passé l'aprèm à faire des sentiers de randonnées aux alentours, c'était magnifique. Temps superbe, presque personne, désertique, j'ai juste croisé un kangourou qui m'a bien surprise. J'ai fait quelques kilomètres, histoire de me mettre en jambes pour le lendemain et les jours à venir.


jeudi 7 juin 2012

Le voyage continue

Donc j'ai quitté Cairns. Je suis partie dans la nuit froide (pas tellement) et pluvieuse (beaucoup) en laissant Mathilde avec les crocodiles. En réalité, c'est elle qui m'abandonne, elle prend l'avion pour Darwin rejoindre ses parents pour trois semaines de vacances.

Anyway, une fois de plus, je retrouve ce bon vieux bus Greyhound. Tout d'abord, retourner à Townsville, 5h de bus. Je débarque là-bas à 5h30, j'ai pas tellement bien dormi, le chauffeur nous réveillant toutes les deux-trois heures pour nous annoncer les arrêts. Lorsque le chauffeur apprend que je vais à Mount Isa en train, il me dit "oh c'est bien, mais il y a beaucoup de déraillements" J'ai l'air paniqué, il rajoute "non, beaucoup de déraillements de trains transportant des centaines de wagons des mines. Il y a trois mois, l'accès à Mount Isa a été fermé pendant 10 jours suite à un déraillement." Chouette.

vue du train vers Townsville, c'est gris et triste
Je suis à Townsville et je n'aime pas tellement cette ville. Je prends un bus pour aller à la gare, assez éloignée de la gare routière. Il est 7h, la gare est vide et ne ressemble à rien : un quai, quelques bancs. C'est tout. Pas une seule machine pour se payer un chocolat chaud. Il fait froid, il fait fatigué, mon train part à 12h40, youhou ! J'attends. J'essaye de lire, d'écrire, de dormir. Vers 9h, quelques employés arrivent, ouvrent le guichet, préparent la bouffe pour The Inlander (Townsville-Mount Isa). Une employée annonce les trains. Il n'y a pas d'écran, elle traîne un panneau d'affichage jusqu'à l'entrée de la gare, dessus 4 noms de trains écrit, elle rajoute avec des chiffres aimantés les heures d'arrivée et de départ de deux d'entre eux (dont le mien, The Inlander). La gare de Townsville est vachement animée... J'attends toujours. Bien peu de passagers sont là, il fait toujours froid. Je peux mettre mon gros sac en soute gratos, ça c'est chouette. La SNCF devrait prendre exemple.
Le train arrive en gare à 12h25, les employés montent, font le nettoyage, chargent le wagon-bouffe, tu m'étonnes qu'on parte en retard ! Je suis dans le dernier wagon, le wagon sièges inclinables. Il y a 52 places assises, on est une quinzaine, grande majorité d'aborigènes.

lever de soleil sur les rails
Paysage vert, il pleut, les vitres sont sales, j'ai frais, impression d'être de retour dans le Transmongolien. On s'arrête peu, les gares ressemblent à rien, au milieu de la campagne.
En Australie, comme partout ailleurs, les vaches regardent les trains passer. Certaines s'affolent et courent un peu partout. En Australie, comme nulle part ailleurs, les kangourous regardent les trains passer. Certains se barrent en sautant. La nuit tombe assez brutalement je trouve, tout le monde essaye de s'installer plus ou moins confortablement pour dormir. Tous ont des supers couettes, des oreillers... Moi, je n'ai que ma pauvre polaire, et même si je suis claquée, je dors bien mal.

j'aime bien les levers de soleil
Réveil avant 7h, chocolat chaud à la voiture bar, le soleil se lève, c'est magnifique. Le paysage a changé, surtout les couleurs. La terre est rouge, le ciel est bleu (enfin !), un peu de moins végétation (surtout moins d'arbres), buissons plus jaunes que verts. Toujours des kangourous et des vaches.
Vers 9h45, le train stoppe devant une mine énorme. Tout le monde se lève. C'est quoi ce bordel ? Ah ok, à gauche la mine, à droite la "gare". Comme à Townsville, juste un quai.

Mount Isa, la mine
Mount Isa, toujours dans le Queensland, mais dans l'Outback, 23 500 habitants, patrie de Patrick Rafter, des mines et des mineurs. Il y a tellement trop d'hommes à Mount Isa qu'en 2008, le maire John Molony a lancé un appel aux femmes moches pour venir vivre à Mount Isa. Ils ont changé de maire cette année.

Mon bus est à 19h30, j'ai un peu de temps pour "visiter". Je ne fais pas grand chose en réalité, je marche, je traverse un pont, il est censé y avoir une rivière en-dessous, il n'y a que du sable ou presque, je vais au point de vue "oh c'est beau la ville vue d'en haut, on voit même le K-Mart", je me balade dans le centre. Pas mal d'aborigènes dans les rues, partout des caméras de sécurité et des stickers "Tell us what you know, not who you are"...

charmant
Je discute avec une française et une allemande devant la bibliothèque fermée provisoirement. Le temps passe et au moins j'ai pas froid, il n'y a pas un nuage dans le ciel.

faut bien des couchers de soleil aussi !
Greyhound bus à 19h30, le chauffeur le moins sympa que j'ai eu depuis mon arrivée en Australie. Le bus est loin d'être plein, on peut s'étaler peinard. Changement de bus à Tennant Creek vers 3h, changement d'heure aussi (+30 min), nous voilà dans le Northern Territory. On attend plus de 20 min dehors, il fait un froid de canard.
6h45, lever de soleil magique avec vitres embuées. On s'arrête pour le petit-dèj à Aileron Roadhouse, un peu au milieu de nulle part, c'est amusant. Et enfin, 9h30 Alice Springs...

les galahs d'Alice Springs (ou cacatoès rosalbin)
Cairns-Alice Springs en bus, train, bus, environ 2480 km en 57h , c'est rapide en fait.

PS : les photos ne veulent pas se charger, désolée...
PS2 : 3ans après, ça y est, j'ai mis des photos !

allez, un dernier lever de soleil pour la route !