La boucle est bouclée

lundi 2 juillet 2012

Kakadu et Litchfield

Me v'là donc partie une fois de plus en circuit organisé. 3 jours en 4x4 avec un petit groupe de 9 à 14 personnes notifiait le flyer. 6h du matin, le 4x4 avec remorque stoppe devant l'auberge. Dan, le chauffeur/guide/cuisinier/DJ, vêtu de son bel uniforme poussiéreux chapeau, chemisette et bermuda me souhaite la bienvenue et me fait monter à l'arrière. Je suis la dernière, nous sommes donc 6 (+Dan). 2 banquettes face à face. En face de moi, Mélissa une allemande de 20 ans (et un peu jetée aussi), Nora et Max 19 et 21 ans, allemands également. À côté de moi Benny et Fiona, irlandais, remontent la moyenne d'âge, 26 et 27 ans, chouette !
La route est longue jusqu'à Kakadu, Dan fait le guide. Kakadu est un parc national de 20 000 km², ce qui est quand même pas mal. Il est classé au Patrimoine Mondial au niveau naturel et aussi culturel. Le parc est traversé par la South Alligator River, seul rivière au monde à ne pas être en contact avec une ville ou autre. Donc les riviérologistes du monde entier viennent y étudier la pureté de son eau. Bien sûr, faune et flore de oufs dont nos chers amis crocodiles. Rappelons que le grand méchant salty, malgré son nom, se trouve surtout en eau douce. Les freshies également, mais eux sont censés être plus gentils. Et à Kakadu, il y aussi... de l'uranium ! D'après Dan, il y a 3 mines d'uranium mais elles ne sont pas exploitées en même temps, juste une à la fois et ça tourne tous les 30 ans. D'après Jeff, aucune des mines n'est en activité. D'après le LP, j'y comprends rien. Bref, y'a de l'uranium à Kakadu.

Nous allons donc à Kakadu en hiver, saison sèche, il fait très beau, il fait chaud, toutes les routes sont ouvertes et les crocos sont soi-disant autre part. On peut aller à Kakadu en été pendant le Wet, mais il pleut, y'a de la flotte partout donc des crocodiles partout et pas mal de routes sont impraticables.

Salty
Premier stop au Corroboree Billabong pour une petite virée sur un bateau bizarre avec des vieux et des gosses. Nous allons admirer de très près, pour mon plus grand plaisir, les salties. Lorsqu'on s'approche d'un bestiau, le guide prévient les parents "tenez bien vos enfants, ne les laissez pas s'approcher du bord", ça aurait été fun pourtant. Les crocos ne bougent pas d'une écaille mais s'ils ont la moindre opportunité ils sont vifs comme l'éclair et la saisissent. Ils attrapent, un pied, un bras, des cheveux, ils nagent profondément pour noyer leur proie et ensuite ils ont de quoi manger pendant plusieurs semaines. Efficace. Il est impossible de sortir vivant d'une attaque de crocodile dans l'eau. Mais si un croco vous prend en chasse sur terre, il suffit de courir très vite en ligne droite pendant 1 à 2 minutes et vous êtes sauf. La pauvre bête a des montées d'acide lactique qui peuvent lui être fatales, il s'arrête donc sinon il y passe.
Nous voyons donc quelques beaux spécimens de salties aux grandes dents et surtout plein d'oiseaux cloolsses. Dont le jabiru aux grandes jambes, des aigles, des cormorans qui se sèchent au soleil...

oiseau aux grandes papattes
On reprend la route et nous voilà enfin à Kakadu. Nous allons à Ubirr admirer les peintures rupestres. Elles sont faites à base d'ocre et il y a différentes techniques selon les époques : Les peintures "Rayons X" (on voit l'intérieur des animaux, un peu comme sur une radio) datent d'il y a 8 000 ans. Également les peintures dites de contact représentant des hommes blancs et des fusils qui remontent donc au premier contact avec des hommes blancs. Les plus mieux, c'est les peintures des esprits Mimi qui datent de 15 000 ans. Ce sont des peintures peintes dans des endroits tellement difficile d'accès qu'il est impossible qu'un humain les ait peintes. Genre sous un orocher à plusieurs mètres de haut. Évidemment, les peintures les plus anciennes sont recouvertes par les plus récentes. Sauf les Mimi.

Mimi spirit painting
Ensuite, marche tranquille tout en haut, lookout époustouflant, vue panoramique sur Kakadu. C'est vert, c'est beau, ça claque. Des tranches de rochers noirs empilés, des trous d'eau, quelques brûlages d'arbres au loin... C'est apaisant, en plus y'a personne. Je m'éloigne un peu du groupe avant de me faire alpaguer par Mélissa qui fait chier tout le monde pour avoir sa photo parfaite (elle donne des ordres hallucinants aux pauvres irlandais qui tentent de gérer son appareil-photo.). On repart direction notre camp pour la nuit. Mais d'abord, halte à Jabiru pour faire le plein. Dan discute avec une vieille aborigène, puis elle monte à l'avant du 4x4. Nous la raccompagnons chez elle, dans sa "communauté" comme ils disent. Au bout d'une piste qui semblait ne mener nulle part, nous sommes accueillis par une troupe de chiens. Il y a plusieurs maisons, mais elle habite juste à l'entrée. Elle descend de voiture, remercie Dan et nous faisons demi-tour. Ce fut assez inattendu.

Ubirr
On roule jusqu'au camping, des kilomètres de piste rouge, forêts vertes, soleil couchant, épatant. Dîner du feu de Dieu : barbie ! Steak, saucisses, un peu de croco et de kangourou pour goûter. Quelle ventrée, c'était bon ! L'heure du swag a enfin sonné. D'après Dan, il n'y a pas de moustiques, pas besoin de dormir sous les tentes. En plus, il fait chaud, dormir dehors c'est plus mieux. En fait, il y avait des mozzies et ils nous ont bien pris la tête toute la nuit...
Peu importe, après le petit-dèj, Dan décroche la remorque et nous partons pour 1/2heure de route spéciale 4x4, ça secoue ! L'accès aux Jim Jim Falls a été réouvert 4 jours plus tôt, quelle chance ! 1 km de marche, easy peasy. En fait, non : des rochers partout à escalader comme on peut, c'est trop fun ! Pas mal de Paper Tree, avec l'écorce on peut faire du papier, un chapeau, un abri waterproof... et enfin voilà Jim Jim Falls. 150m de haut, plus grandes chutes d'eau de Kakadu.

en allant vers Jim Jim Falls
Belle plage de sable blanc bordant le premier bassin où nous nous arrêtons. On peut atteindre les chutes et la rock pool en traversant ce bassin ou en faisant le tour en marchant sur les rochers. Je tâte l'eau, c'est glacial. Moi vivante, jamais je me baignerai là-dedans ! Fiona et Benny, vaillants irlandais y vont et je ne sais comment parviennent à me convaincre (bon, je me suis fait traiter de poule mouillée...). L'eau est vraiment glaciale, une fois dedans, ça brûle tellement c'est froid. On traverse le bassin, il était temps, j'avais des crampes aux 2 pieds. Le temps d'atteindre la rock pool, je suis presque réchauffée, y'a pas moyen que je remette un orteil dans cette flotte ! Les chutes sont très belles et la rock pool vraiment très chouette mais je n'y vais pas. On refait le chemin inverse par les rochers et pieds nus ça fait mal.

Jim Jim Falls
Retour au camping par le chemin 4x4 toujours chaotique et c'est encore plus drôle lorsque des 4x4 arrivent en face. On déjeune et on part aux Moline Rockholes. Il n'y a personne, la compagnie a un permis spécial pour venir ici. Un peu refroidie par la baignade du matin, j'hésite. Pas Dan qui plonge direct. En fait, l'eau est tiède, chouette. Petit bassin, petites chutes d'eau mais c'est bien agréable. Même si je regarde partout dans le crainte de voir un croco. Dan saute des falaises, il est tout content. Nous on se fait furieusement masser par les cascades.
Ce soir, on campe sur une ancienne piste d’atterrissage de la seconde guerre mondiale. Mais d'abord, on part à la recherche d'éventuelles carcasses d'avion dans les bois mais n'en trouvons point. Cette fois-ci, pas de moustiques, douce nuit.
J'ouvre un œil, le ciel change de couleur, c'est magique. Petit-dèj et en route pour Litchfield, bye Kakadu. On va voir des termitières, j'avoue ça ne me passionne pas des masses. Certes, elles sont grandes (5m de haut) et il y a un champs remplit de termitières dites magnétiques parce qu'elles sont alignées pile-poil nord-sud.

Champs de termitières
Ensuite, Wangi Falls. On a 3/4 d'heure, le temps que Dan prépare le déjeuner sur le parking. L'eau est un peu fraîche mais ça va. Grand bassin, parfait pour nager, pas mal de monde, belles chutes d'eau. Il y a un ponton en bois sur le côté pour faire des photos avec une belle vue et un chemin qui monte dans la forêt. Je décide d'y aller dare-dare. Je suis pieds nus, grave erreur. On ne marche jamais pied nus dans la forêt (ou nulle part d'ailleurs), risque de serpent. Qu'importe, je cours et ça fait mal. Arrivée au point de vue, c'est naze, on voit que dalle. Je descends encore plus vite, je suis en retard. Me revoilà en sécurité sur le ponton en bois. 2 personnes devant moi s'arrêtent. 2 mètres plus loin, 3 personnes, arrivant en face, stoppent également.

Wangi Falls
Oh les gars, on se bouge, je suis à la bourre ! Je m'avance, il y a un serpent sur le bord. Je recule et je patiente. Il semble un peu énervé, il bouge sa tête sans arrêt. Les 2 personnes à côté de moi décident de passer alors qu'il a la tête tournée. Me voilà seule face au serpent et j'attends qu'il veuille bien tracer la route dans un sens ou l'autre. Finalement, il décide de se jeter à l'eau, littéralement. Je suis vraiment en retard, mais j'ai une excuse en béton avec preuves à l'appui. Dan, entre deux bouchées de sandwich, tente d'identifier le serpent pris en photo "ah ouais, il a l'air grand, zoome sur la tête, elle a l'air noir, sans doute un King Brown" Glups.


le serpent qui me barrait la route
L'aprèm, nous allons aux Buley Rockholes, pas top, succession de pataugeoires sans grand intérêt, innageable. Mais les australiens semblent apprécier, ils sont parés pour y passer la journée : chaises, glacière, radio. Nous terminons par les Florence Falls, pas mal de monde, mais on peut nager et on peut passer sous la cascade (oui, comme dans Tintin).

Florence Falls
Il est ensuite grand temps de rentrer sur Darwin.

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