La boucle est bouclée

vendredi 30 décembre 2011

Boxing Day


C'est le 26 décembre et c'est un jour férié. Malin les australiens.
Je commence par installer la Wii dans la chambre de Glen (donc ma chambre). Et je passe ensuite des heures à tenter de leur expliquer comment jouer, à désamorcer des conflits dingues, et à m'énerver en français (du bonheur de pouvoir insulter des enfants sans qu'ils ne comprennent rien). C'est un enfer sans nom.
Dès que je peux, je m'installe devant la télé pour regarder le traditionnel Boxing day test match de cricket. C'est donc le premier test match (sur 4) entre l'Inde et l'Australie. Le match dure toute la journée et peut se poursuivre sur plusieurs jours. Je tiens 1/4 d'heure, jusqu'au Tea break. Je ne comprends rien. Ils sont tous habillés en blanc, on distingue les deux équipes par l'écusson sur leurs casquettes. Il y a des chiffres incompréhensibles affichés sur l'écran après chaque lancer. Et les joueurs semblent avoir adopté l'expression "doucement le matin, pas trop vite l'après-midi". Ce qui n'est guère étonnant : ça fait pas très sérieux Tea Break quand même.
J'ai essayé de lire l'article Wikipédia sur le cricket, mais le premier paragraphe m'a sérieusement ennuyé, alors j'ai abandonné. S'il y a des courageux qui veulent tenter de lire tout l'article c'est par ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Cricket
En fin d'après midi, nous partons chez Fiona et Gary à Carpenter's Rock pour le boxing day barbecue. Nous arrivons vers 18h15, et oui, nous sommes en retard, tout le monde a fini de manger. Incroyable.
Je me balade sur leur petite plage privée c'est chouette.

Seule


Hier, j'ai quitté Tara, Quentin, les enfants et Kongorong. Tara, Cammie et Glen m'ont conduit à Casterton, chez Susan et Geoff des cousins de Tara. Jennifer, la soeur de Tara, et ses deux enfants sont venus me chercher. Je change d'Helpexchange, mais ça reste dans la même famille, cloolsse !
Me voilà donc maintenant dans le Victoria, à Tarrington, près de Hamilton chez Jennifer et Andrew et leurs enfants Ally 16 ans et Nick 14 ans. Superbe grande maison, vaste propriété, vignes (Pinot Noir, Chardonnay, Pinot Gris).
Pendant 4 jours et 3 nuits, je vais être seule dans cette chouette maison (Wi-Fi, youpi), à profiter du soleil (il va faire assez chaud ce week-end 37-39°C), du jardin, du petit lac avec jetée (pour plonger) et d'une tranquilité absolue. Trop cloolsse.
Certes, j'ai une liste de recommandations de tarés. Je dois nourrir chats, chien, poissons rouges, éviter que les chats ne mangent les poissons rouge. Nourrir poules, coq, canards et autres volailles, vérifier que les chevaux et moutons vont bien. J'ai des tas d'informations sur les différentes pompes à eau sur la propriété, les robinets à fermer, les "trucs" pour l'eléctricité, toujours avoir des bouteilles remplies d'eau au cas où il y ait une coupure de courant (donc plus d'eau), que faire en cas de morsures d'araignées ou de serpents, que faire en cas d'incendie. C'est la partie la plus flippante je crois. En gros, j'appelle les pompiers et je me casse. D'ailleurs, Jennifer m'a montré où se trouvent les clefs de voiture "je sais que tu ne sais pas conduire, mais c'est une automatique, c'est facile. Si tu dois t'enfuir très vite, prends la voiture". Euh... ok. Je suis parée à toutes éventualités normalement. On verra bien...
Je vais donc passer le réveillon du nouvel an peinard avec une pizza surgelée et quelques films, ça ressemble un peu à mon dernier nouvel an, c'était trop chouette !  

Noëls


J'ai eu la chance de passer plusieurs Noëls en famille. Certes pas avec la mienne de famille, mais c'est déjà mieux que rien.
Tout d'abord, une semaine avant Noël, nous sommes partis à Hamilton sans Quentin (trop de travail) chez les parents de Tara. D'abord 2h de trajet en voiture sous une pluie battante et les gosses qui demandent toutes les 5 minutes si on est bientôt arrivé ("Are we nearly there ?"), combien il y a de secondes dans 1h15 et "après 29, c'est quoi ?" : le bonheur.
Hamilton
Et enfin Hamilton, Victoria. Ferme des parents de Tara, très très vieille maison (en australien ça donne 120 ans). On déjeune dans la grange, tables sur tréteaux ou sur ballots de foin, pourquoi pas. On est entre 25 et 30, la sœur de Tara et sa famille, le frère de Tara et sa famille, des cousins, des amis, j'ai mis du temps à faire les liens. Tara me présente en arrivant "hé tout le monde, c'est Charlotte, elle est française" Euh, salut tout le monde.
On se marre bien quand même, le buffet est bon et je vous parle pas des desserts... En fait si, parlons des desserts. J'ai goûté à tous les gâteaux, dément. Première assiette, pavlova, trifle et salade de fruits.
Pavlova : meringue, crème et quelques fruits ; trifle : crème, confiture, crème et fruits.
Entamant ma première assiette j'entends "gâteau au chocolat" au loin. Je me retourne, bam, deux nouveaux desserts à tester ! Le gâteau au chocolat est trop bon et je trouve le cheesecake trop sucré. Vu ce que j'ai bouffé avant, c'est pas étonnant. Mais il fallait bien que je goûte tous ces gâteaux inconnus quand même, non ?
buffet sur foin
Après manger, cricket. Il ne pleut plus, ils peuvent donc jouer dehors. Ça a l'air marrant, mais je comprends pas grand chose. Pendant ce temps, Glen joue dans la boue.
Vient l'heure des cadeaux pour les nenfants, ils sont contents et moi aussi : ils ont passé le trajet retour à jouer peinard sans poser de questions. La magie de Noël !

Cricket en famille
24 décembre, en fait pas grand chose, ils ont pas l'air de faire de réveillon par ici (ou peut-être que c'est juste chez eux). Repas sans rien de particulier et vers 19h (on dîner entre 18h et 18h30), nous partons chez des amis (sans Quentin, il est parti boire avec ses potes, ça c'est l'esprit de Noël). Cammie et Glen sont habillés en mère Noël et lutin, même le chien a son costume, pauvre chien. Arrivés à destination, une dizaine de gosses, tous costumés, attendent le Père Noël. La maison est d'un kitsch, presque indescriptible. Je n'ai jamais vu autant de conneries de Noël réunies en un seul endroit : ça clignote, ça chante, ça brille, c'est limite effrayant. L'extérieur est pareil, la maison est recouverte de guirlandes lumineuses, certaines clignotent. Enfin, le Père Noël arrive, les gosses sont contents, la rue devient de plus en plus encombrée, les gens ralentissent pour admirer la maison, d'autres pour aller voir le Père Noël, c'est la fête au village !

la maison Noël
En rentrant, nous passons par un quartier où toutes les maisons sont décorées, c'est lumineux et il y a un monde dingue. Je comprends pas bien l'intérêt mais bon...
À la maison, Tara nous prépare un petit en-cas, c'est chouette de manger des fruits de saison à Noël : fraises, cerises... Nous nous installons sur le trampoline pour regarder les étoiles et tenter d'apercevoir Santa. Cammie croit le voir passer mais ce n'est qu'un satellite. "C'est quoi un satellite ?" Euh... "Moi je sais y'en a dans Ben 10" Ouais voilà c'est comme dans Ben 10, merci Glen.


Le jour de Noël, debout à 8h30 pour ouvrir les cadeaux, youhou ! Je passe du temps à enlever des personnages Star Wars de leurs boîtes, puis Glen me demande de changer son Transformer en voiture. La notice en 16 étapes est encore plus déroutante qu'un mode d'emploi Ikea en chinois, j'abandonne en 3 minutes. Santa ne m'a pas oubliée, j'ai un Toblerone géant, trop cloolsse !
Puis nous partons à Mount Gambier célébrer Noël avec la famille de Quentin.
Le midi, nous sommes juste 11, repas à l'assiette : tranche de rôti de porc, d'agneau, d'étrange poulet et légumes variés (y'a même des panais !) Pas d'entrée, pas de fromages, mais du Plum Pudding ! Et oui, je confirme, c'est pas top.
Après-midi peinard, on va faire un tour au lac avec Andrea (une soeur de Quentin), les enfants et Henry le chien. Il fait beau, c'est agréable de se balader au soleil à Noël sans manteau ni écharpe, ni gants...
En fin d'après-midi, Glen me redemande de changer son Transformer en voiture. Comme je n'ai rien d'autre à faire, je le retente. Sans notice cette fois. Après 1h de casse-tête chinois, j'ai réussi !
Le reste de la famille déboule, ils sont 6 frères et sœurs, on est 20 en tout, ce qui est bien peu quand même.
Ouverture des cadeaux ! Tout le monde est réuni dans le salon, il y a des paquets partout. La distribution est bien plus rapide que chez nous. Justin m'offre un livre sur l'argot australien et j'ai droit à une enveloppe avec quelques biftons pour mon excellent travail au shearing shed. Ben ça c'est gentil alors.
Promenade autour du lac
Le dîner est très informel, buffet. Il n'y a que 12 chaises, on mange à tour de rôle, c'est marrant. En dessert, Trifle préparé par la maman de Quentin, c'est délicieux. On rajoute une salade de fruits, un peu de glace à la vanille, de la crème, c'est d'enfer !
Glen me redemande sa voiture Transformer, quel cauchemar. Cette fois, mission accomplie en 10 min. Voilà une chose à rajouter sur mon CV : en-dessous de "championne de jetée de laine", "change un Transformer en voiture en 10 min". Je pense qu'avec un CV pareil, je n'aurai aucun problème pour trouver un boulot à mon retour.
Ce fut un chouette Noël avec des gens très gentils.
Lorsque j'irai à Canberra, je suis invitée à rester chez Andrea, Simon et Harry ; si c'est pas gentil ça !

jeudi 22 décembre 2011

C'est l'été !

Chers habitants de l’hémisphère Nord,
Je vous souhaite un agréable hiver !
Et de bonnes fêtes aussi.

lundi 19 décembre 2011

J'ai du sang sur les mains

Rassurez-vous, c'est juste du sang de mouton et d'agneau. Non, je n'égorge pas les bêtes, je suis juste arrivée en pleine tonte des moutons, ou shearing.

Tondre un mouton, c'est pas de la tarte. D'abord, le matin, on va rassembler les bêtes. Quentin et moi dans le pick-up, son frère Justin en moto. C'est fun, les moutons sont vraiment stupides, il suffit de se placer à un endroit pour qu'ils aillent à l'opposé.

rassemblage des côtelettes
Ensuite, on va dans le shearing shed. La radio est à fond (c'est trop fendard de voir Quentin tondre un mouton en chantant à tue-tête), le ventilateur tourne à plein, ça bêle dans tous les sens et Quentin enfile ses chaussures anti-dérapantes en peau de je-ne-sais-quoi.

Puis, il attrape un mouton, entre 70 et 120 kilos le bestiau, se le cale comme il peut entre les jambes, se penche dans son harnais, allume la tondeuse et en avant. C'est technique, il tond le mouton en 2min 10 (j'ai une vidéo) en une seule pièce (excepté le ventre), c'est vachement balèze, très précis même si parfois le mouton resort avec quelques égratignures. Et ouais, il a les jetons le mouton alors il se laisse pas faire et gigote (quel choix de mot intéressant "gigote" pour un mouton) dans tous les sens. Il y a parfois des accidents (que je n'ai pas vu, heureusement), si le mouton remue trop et que la tondeuse tranche la carotide en passant, ben ça fait bain de sang.

Shearing shed
Bref, lorsque Quentin est sur le point de terminer un mouton, Justin (ou moi) s'avance pour récupérer la laine (environ 3 kilos) : il faut attraper les pattes arrières, rassembler la laine puis prendre les pattes avant, ensuite il suffit de jeter le tout d'un geste expert sur la table. Si c'est exécuté correctement, la laine s'étale comme une couverture. Quand c'est mon tour, ça ressemble plus à une couverture en boule. Justin en rate 1 sur 100, je dois en réussir à peu près 1 sur 100. On enlève la laine crade sur les bords et on roule la laine en boule, voilà comment je me retrouve avec du sang sur les mains (cf les égratignures du mouton plus haut). Puis on range le tout dans un sac (jusqu'à 170 kilos). La laine c'est assez gras en fait, pas comme les canards, mais c'est genre pégueux. Et à la fin de la journée putain on pue le bouc sévère, la douche est plus qu'indispensable. D'ailleurs, merci à Tara de m'avoir prêté des vêtements de travail, sans ça j'aurais dû brûler les miens

À deux, ça va, c'est cool, seul il faut courir partout, c'est physique.

En attente
En général on bosse pendant 3x2h ou 4x1h30 (120 bêtes tondues) avec un smoko d'1/2h entre chaque session. Le smoko étant littéralement une pause-cigarette, mais là c'est une pause thé et bouffe. C'est important de recharger les batteries !

La tonte des agneaux c'est pareil sauf qu'on ramasse la laine avec deux espèces de planches. Après 4h d'expérience, je dois assurer seule pendant 2h, c'est pas facile-facile mais bon ça gère la fougère quand même.

Parfois, le mouton est bouffé par les asticots, c'est assez gerboulisant je vous assure.

Un mouton a fait un arrêt cardiaque pendant qu'il se faisait tondre, impressionnant.

En tout cas, je peux vous dire qu'on les savoure les côtelettes d'agneau et autre gigot au dîner !


Kongorong

Nouvelle expérience Helpexchange à Kongorong près de Mount Gambier, South Australia. Dans une ferme assez vaste, je ne sais pas où est le plus proche voisin, mais bon c'est quand même pas le fin fond de l'outback, Mount Gambier est à 1/2h de voiture et la plage à 10 min.

Cette fois-ci, je suis herbergée chez une famille, ça change : Tara et Quentin, leurs enfants Cammie 6 ans et Glen 4 ans, et Lassie le chien (stupide chien, c'est un fox-terrier on peut pas trop lui en demander non plus). Tara est rédactrice en chef du magazine Downunder et travaille depuis chez elle. Quentin s'occupe de la ferme : des vaches et quelques milliers de moutons, brebis et autres agneaux sur plus de 600 acres (je ne sais pas ce que c'est non plus).

Glen m'a laissé sa chambre, je dors donc dans un lit-voiture, génial !

Le premier après-midi, les enfants veulent aller se promener dans la forêt de pins près de la maison. Je suis donc chargée de la corvée. Recommandations de Tara "Les serpents commencent à sortir, on en a vu dans le jardin, alors fais très attention, garde les enfants près de toi, ne les laisse pas courir partout, si le chien se fait attaquer par un serpent laissez-la et partez. N'oublie pas ton portable, ils sont sous ta responsabilité maintenant, bonne balade, amusez-vous bien !" Tu parles pas d'une pression toi !

Heureusement, Cammie et Glen sont beaucoup plus au courant que moi sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire si jamais on croise un serpent, ça aide. Et on a des Lamingtons pour le goûter, tout va bien.

La foret de pins
Ensuite, trampoline dans le jardin, yeah ! "Je sais pas pourquoi il y a des toiles d'araignées partout depuis quelques temps. En général ce ne sont que des petites non venimeuses. Si t'en vois une noire un peu plus grosse, fais attention, c'est peut-être une red back, très venimeuse" Mais où je suis tombée ?! Ici c'est la mort à tous les étages, vais-je y survivre ? Je ne sais pas. Au pire, je me protégerai avec un gosse en guise de bouclier.

quelque part sur la propriete
Parfois, j'ai l'impression d'être dans une version soft de la famille Groseille, c'est marrant. J'ai de la chance, Tara cuisine bien. Non et puis il sont gentils en fait.

Quentin est un peu "rustre", le peu qu'il parle je dois le faire répeter au moins deux fois : en plus de parler vite, il bouffe la moitié des mots, a un sévère accent et quelques mots d'argot australien que je ne connais pas.

J'ai aussi parfois du mal à comprendre les enfants. Déjà, à la base, j'entrave que dalle lorsque des gosses parlent, mais en anglais c'est pire ! Et ils causent constamment. Terrible.

La maison (derriere les arbres)
Glen me rassure lorsqu'il me demande si je veux bien jouer à Batman et Robin sur sa Playstation. Constatant qu'ils ont une Playstation 2, je me dis que ça doit pas être mal. Déception totale, c'est Batman et Robin version Lego, c'est juste nul à chier. La télé passe en boucle les Schtroumpfs, Batman, Ben 10 ou les Power Rangers (je ne comprends pas comment une bouse pareille existe encore), c'est déprimant.

mercredi 14 décembre 2011

Why God why ?!

Ça fait deux fois que j'assiste à une fête de fin d'année d'école primaire en 6 mois. C'est trop injuste.

lundi 12 décembre 2011

Armoiries australiennes

Je m'en vais vous conter l'histoire du pourquoi le kangourou et l'émeu sur l'emblème australien.

Sachez tout d'abord que la devise du pays est "Advance Australia" et l'hymne national s'intitule "Advance Australia Fair. Comme ils ont de la suite dans les idées, ils ont choisi le kangourou et l'émeu, animaux qui ont la particularité commune de ne pas pouvoir reculer.

Quelle belle histoire Père Castor ! Bonne nuit les petits.

Sacré Bob

J'ai oublié un truc sur Adelaïde : Rundle Mall. Une rue piétonne avec des magasins de bouffes et de fringues. Surtout, les chanteurs et musiciens amateurs peuvent y jouer peinard. Dont Bob (je ne connais pas son prénom mais Bob ça va à tout le monde)

Imaginez le cliché type du vieux motard : bandana dans les cheveux gris, lunettes de soleil, barbe grise, marcel noir sur gros bide, vieux jean, bottes noires de motard.

Maintenant imaginez-le en train de jouer de la flûte traversière sur "Tears in heaven".

Je sais, énorme contraste. J'ai eu du mal à y croire aussi et pourtant... sacré Bob !

Les noms

Je n'écrirai pas sur les noms de familles ou les prénoms, j'en connais pas encore assez et ça doit être très banal.
Je vais juste vous faire part de la flemmardise du gars qui a nommé les rues.
C'est pas compliqué, il y a des noms qui reviennent dans toutes les villes : Victoria, William, King, Flinders et bien d'autres. Ensuite, il suffit de les décliner à l'infini : Victoria Street, Victoria Parade, Victoria Lane, Victoria Place, Victoria Road... ou quelques variantes : Bourke Street, Little Bourke Street.
Le plus drôle, c'est lorsqu'il y a le même nom de rue dans la même ville mais dans deux quartiers différents.
Là où le type s'est encore moins foulé, c'est dans les petites villes de campagne. Prenons l'exemple de Quorn :
Le "centre-ville" est un rectangle, comme partout ailleurs. Au Nord, Railway Terrace (parce qu'il y a la gare), au Sud, South Terrace, à l'Ouest, West Terrace et à l'Est, East Terrace. ça commence bien.
Les rues à l'intérieur du rectangle sont juste numérotées de 1 à 10. Easy Peasy Lemon Squeezy.
A la campagne, il y a aussi Beach Road, qui mène a la plage et la rue de l'école s'appelle School Street, facile.

lundi 5 décembre 2011

Coober Pedy

Après 6h30 de trajet en bus (de minuit à 6h30, facile), me voilà débarquée à Coober Pedy, dans l'Outback. Réveillée vers 6h par une folle qui hurle un truc au chauffeur qui semble ne pas entendre. C'est pas grave, j'assiste à la fin du lever de soleil sur le désert, c'est magique. Et d'un coup, Coober Pedy ! Je descends, et la folle menace le chauffeur avec une photo prise sur son téléphone, je n'ai rien pigé à l'histoire, mais elle veut appeler les flics. Moi, je m'en vais.

Coober Pedy
Auberge de jeunesse sous-terre, sympa. Les soldats de l'ANZAC, quand ils sont revenus de France après la Première Guerre Mondiale, ils ont parlé des tranchées, et les types de Coober Pedy ont trouvé ça formidable. Pendant les nuits glaciales d'hiver, ben sous-terre il fait bon et pendant les chaleurs torrides d'été, ben sous-terre il fait bon. Entre 23 et 25° constamment ; pas besoin de clim ! Donc, la majorité des habitant a creusé leurs baraques. Les églises sont souterraines aussi.


Coober Pedy, 3 500 habitants, 45 nationalités différentes, au nord Alice Springs à 685 km, au Sud Adelaïde à 846 km, autour pas grand chose. Mais c'est la capitale mondiale de l'opale ! En 1915, Mr Hutchison part chercher de l'eau et laisse son fils au campement. Lorsqu'il revient, le petit Will a les mains chargées d'opales. Depuis, la ville s'appelle Coober Pedy (qui vient de "kupa piti" signifiant "white man in a hole"), et tout le monde creuse partout dans l'espoir de devenir riche ; c'est un peu comme jouer au loto, c'est con, on perd de l'argent, mais on ne sait jamais...

Opales
Autour de la ville, il n'y a donc rien, des paysages désertiques et des trous partout. Parfait décor pour films ! Quorn aussi est une ville de tournage mais juste quelques vieux films australiens que je ne connais pas. Plus d'une dizaine de films ont été tournés à Coober Pedy dont Mad Max 3, Priscilla folle du désert, Pitch black ou Red Planet pour les plus connus. Je ne sais même pas si j'en ai vu un seul. Se promener dans la ville c'est un peu se balader dans un Hollywood du pauvre perdu au milieu du désert ; il y a une épave de vaisseau spatial, un morceau d'avion, ce genre de trucs bizarres. D'ailleurs, on a parfois l'impression d'être dans "Bagdad Café". Je ne sais pas pourquoi le réalisateur a choisi de tourner son film aux Etats-Unis, il aurait très bien pu le faire ici.

Vaisseau spatial de "Pitch Black"
Un film a aussi été tourné chez Crocodile Harry. Apparemment, le personnage de Crocodile Dundee a été basé sur sa vie. Harry était une sorte de légende locale, un chasseur de crocodile extraordinaire, un alcoolique et un obsédé sexuel ; sur les murs de son antre il y a une multitude de sous-vêtements féminins accrochés avec des commentaires dans toutes les langues. Il vivait dans une maison troglodyte aussi, qui est remplie d'un peu tout et de surtout n'importe quoi. On peut toujours la visiter, c'est une sorte de "musée".

chez Crocodile Harry
A quelques 30 kilomètres de là, The Breakaways, une immense mer intérieure. Certes, c'était il y a plus de 70 millions d'années. Maintenant c'est juste le désert avec quelques montagnes. Le problème, c'est que maintenant il y a de plus en plus de "buissons", donc ce n'est plus trop rouge. Ça ne pourra plus faire office de planète Mars à l'écran, fini les films de science-fiction.

The Breakaways
Et la dingo fence, la plus grande barrière du monde, plus de 5 000 km de long, traversant trois Etats. En maintenance permanente, les plus gros dégâts étant causés par la météo et les chameaux. Ça me rappelle mes cours d'anglais de 1ère.

The Dog Fence
Après trois jours, ce qui est plus que largement suffisant pour visiter cette ville, il est temps que je m'en aille. J'ai eu droit à un cours d'astronomie à 4h45, c'était vachement intéressant.

Coucher de soleil sur Coober Pedy
PS : j'ai rencontré deux jeunes français, lui venait de Vauchrétien et elle rêvait de boire une bonne bouteille de Côteaux du Layon. Bonjour le dépaysement.